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Les ateliers à l'école maternelle.

 

 

 

 

Ce texte complète et spécifie pour l'école maternelle les pages que nous avons présentées sur le travail en groupe dans le Guide du Professeur des écoles. La pratique dite « ateliers » constitue une figure obligée de l'activité en maternelle. Elle prend place dans toutes les classes et apparaît comme telle à tous les emplois du temps où elle figure au moins une fois par jour et souvent deux fois;

Nous n'apporterons pas ici de nouveauté sur le contenu ou la conduite des ateliers. La pratique existante a fait ses preuves; c'est une organisation qui s'appuie sur une expérience longue et abondante.

Nous désirons, plus banalement, à un moment où s'ouvrent de nouveau des débats sur la spécificité de l'école maternelle, refaire un point sur les motifs qui valident cette pratique et indiquer quelques repères pour sa réussite.

 

Définition: comment se présentent les ateliers?

 

Nous ne définissons pas ici l'atelier par ses objectifs, mais de manière extérieure par ce qu'il donne à voir.

 

    • Son effectif: de trois ou quatre à cinq ou six élèves.

    • Sa localisation spatiale: elle est nette et le plus souvent matérialisée; on peut faire le tour d'un atelier.

    • L'installation « table-chaise » est généralisée. Elle n'est pas exclusive puisque des élèves peuvent agir debout dans un atelier de peinture, par exemple. Mais la posture « assis devant la table » est la plus fréquente.

    • Dans la presque totalité des cas, les ateliers bénéficient de la participation de l'ATSEM. L'enseignante de la classe peut diriger l'un des ateliers, en superviser deux ou conduire une activité séparée avec une demi-classe. Des intervenants extérieurs, ponctuels, peuvent être sollicités pour des ateliers; des parents d'élèves par exemple.

    • Tous les élèves du même atelier pratiquent la même activité.

    • Les activités proposées dans les ateliers sont extrêmement variées par principe. Toutefois on observe la régularité et la fréquence d'activités nettement tournées vers les apprentissages tels que: graphisme et écrit, activités symboliques et approche de l'espace et du temps, domaine pré-numérique et numérique, logique et topologie, entrainement aux manipulations et aux gestes comme tracer, déchirer, découper, coller...

      L'atelier, on le voit, se caractérise comme une organisation très typée. Ce point est important s'agissant de la vie scolaire des jeunes enfants et de leur besoin d'identifier les différentes modalités de l'activité scolaire. S'agissant des ateliers, ils se repèrent très rapidement, autant pour les lieux que les moments ou les contenus.

 

Les ateliers: une organisation à plusieurs finalités.

 

Pour les élèves qui débutent la vie scolaire, la situation collective d'apprentissage ne se met en place que lentement. Elle oblige, compte tenu des effectifs élevés à l'école maternelle, à une forte concentration de l'effectif dans l'espace comme on peut l'observer lors des regroupements.

L'atelier, très favorable à la déconcentration dans l'espace de l'activité offre une excellente alternance aux temps collectifs qui ne peuvent être, à ce niveau, que très brefs. Il est ainsi un instrument apte à soulager la classe de la lourdeur du collectif.

L'organisation des ateliers permet la rotation des activités en faisant passer les élèves dans des postes successifs d'apprentissage. Tenir à jour leur parcours et le réguler n'est pas compliqué sous cette forme.

Cette forme d'activité favorise la socialisation des jeunes élèves dans un cadre éprouvé comme sécurisant.

C'est enfin un outil disponible pour l'enseignant qui souhaite se libérer d'une part importante de l'effectif pour concentrer ses efforts sur un nombre limité d'élèves.

 

La place de l'atelier dans la séquence d'apprentissage.

 

L'activité en atelier ne démarre pas, en général, un apprentissage. Elle est précédée d'une découverte, de la présentation d'un contenu nouveau, d'une sensibilisation... Lorsque l'élève prend place dans l'atelier, il ne se trouve pas face à l'inconnu, à la nouveauté radicale. La situation offerte doit avoir pour lui du sens, une

certaine familiarité. Sauf dans le cas où l'atelier est étroitement encadré par un adulte. C'est ce qui se passe, par exemple, lorsqu'avec l'aide de l'ATSEM et de parents, on entreprend d'initier les élèves à des jeux de société par groupes de deux, trois ou quatre.

L'atelier prend place dans une alternance entre des temps collectifs et des moments d'entrainemant, d'approfondissement, des « exercices ».

 

Installation, mise en route et suivi d'un atelier.

 

L'effectif est fixé, non modifiable. On ne quitte pas son atelier pour aller dans un autre ou dans un coin de jeu de la classe. Le travail en atelier comporte une assignation à la place; c'est grâce à lui que les élèves vont peu à peu s'habituer à ce qui sera la forme prédominante de l'activité scolaire à l'école élémentaire. Dans l'atelier, le regroupement installe une proximité physique. Sans occasionner de gêne lorsque certains outils ou matériaux ou supports de grande dimension sont nécessaires.

Les élèves doivent avoir conscience, même s'ils sont seuls, de rester sous un contrôle même discret. Ainsi, dans le cas où plusieurs ateliers sont ouverts en parallèle avec le regroupement d'une demi-classe avec l'enseignante, l'ATSEM a obligation d'observer de loin ce qui se déroule dans les ateliers qu'elle n'anime pas directement.

 

Les bénéfices éducatifs de la pratique des ateliers.

 

Nous pourrions être tentés de restreindre l'apport des ateliers à un entrainement efficace en vue des apprentissages car, à première vue, l'atelier en maternelle semble juxtaposer des actions individuelles; Ce serait sous-estimer la situation car elle apporte davantage de liens et d'interaction qu'il ne semble.

Lorsque les élèves doivent utiliser des matériaux ou des outils communs, c'est le cas. Mais il se produit toujours une socialisation moins visible par imitation ou identification; ces deux attitudes étant chez les jeunes enfants fréquentes et constructives.

Ce travail facilite progressivement l'apprentissage de l'autonomie conçue comme capacité à se concentrer sur une tâche sans se laisser disperser. Le fait de percevoir les autres enfants du groupe dans la même situation soutient chaque enfant dans son effort.

La fixation à la place se consolide pour l'essentiel dans les ateliers. On la favorise en mesurant bien les durées. Jusqu'à quatre ans, elles sont très modestes. L'élève doit aussi agir sans l'adulte sur ce que l'adulte lui a demandé de faire: on ne se rend pas compte, par habitude sans doute, de la nouveauté de cette situation qui met l'enfant à l'épreuve mais le rassure aussi quant à sa capacité à faire « seul ».

 

Un bon support pour l'observation des élèves.

 

Toutes les occasions de la vie scolaire peuvent être propices à l'observation des élèves en vue de repérer aussi bien leurs aptitudes que leurs faiblesses. Elles n'offrent pas toutes un angle identique. Lorsque les élèves ont à exécuter une tâche sans que nous soyons en permanence avec eux, ils révèlent leur niveau de maturité dans le domaine dit de l'autonomie: être capable de se tenir dans le cadre « lieu-durée-tâche ». Le degré de socialisation y apparaît également, surtout sur un mode moins attendu qui tient au respect des autres en train de travailler. Être sociable implique bien sûr la coopération, on y pense toujours; mais se retenir de troubler autrui, de le déranger dans une activité lorsqu'il ne nous demande rien vaut tout autant.

Les ateliers présentent des tâches qui, presque toujours, se matérialisent dans un résultat évaluable ou pouvant au moins être observé. C'est un des lieux privilégiés de la réalisation individuelle.

Pendant l'activité, des composantes essentielles du comportement de l'élève face à l'épreuve de la tâche apparaissent: les délais pour s'activer, l'endurance, la volonté d'achever, la capacité à s'organiser, l'aptitude à accepter un conseil, une relance.

 

Une installation minutieuse.

 

La mise en place des ateliers ne supporte pas le flou. D'abord concernant le contenu car les activités trop souples, trop longues, très aléatoires quant à la durée, invitant au mouvement sont à éliminer. La recherche libre, le tâtonnement sont à éviter également.

C'est pourquoi, l'observation des usages nous montre le plus souvent des élèves se livrant à des tâches plutôt partielles que globales, plutôt répétitives qu'inventives ou créatives, tournées vers l'application plus que vers la recherche.

La situation matérielle est préparée d'avance autant que possible. Lorsqu'ils prennent place à leur table, les élèves trouvent sur place les outils, matériaux et supports dont ils ont besoin.

Les consignes destinées à lancer l'action sont peu nombreuses, faciles à mémoriser et, le cas échéant, démontrées.

L'autorité de l'adulte s'exprime rapidement et avec fermeté en cas de turbulence. Après un avertissement l'élève gênant est placé à l'écart avec son travail si possible.

L'atelier fait forcément apparaître de grandes différences dans la vitesse de travail des élèves. Peu à peu, ceux qui ont vite (et convenablement) achevé leur tâche sont dirigés vers d'autres installations propices à l'activité libre et calme. L'élève ne décide pas seul de sa sortie, il reçoit l'autorisation de l'adulte qui a vérifié l'achèvement du travail.


Date de création : 05/02/2014 @ 10:57
Catégorie : ACTIVITES - La Maternelle
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