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Le parent d'élève: usager d'un service public
et parent d'un enfant scolarisé.

 

 

 

 

Les parents d'élèves ont progressivement occupé une position influente dans une société qui désire engager l'école dans un partenariat de plus en plus étendu. On ne discutera pas ici du bien fondé de cette orientation ni des résultats qu'elle produit

Ce qui nous intéresse c'est de savoir si cette évolution a des conséquences sur les relations entretenues par les familles avec l'école et ses professionnels; Si ce nouveau statut de parent d'élève change la façon de se situer par rapport à l'institution scolaire, il est probable que les enfants scolarisés soient touchés, sans forcément que l'on s'en rende compte, par cette évolution.

Observons que les « parents d'élèves » ne font pas strictement l'objet d'une reconnaissance locale. Celle-ci s'est bien sûr affirmée avec la création des conseils d'école qui garantissent la représentativité des familles à côté des enseignants et des élus de la collectivité territoriale. Mais l'influence des associations de parents s'est étendue au niveau national et impose au législateur des obligations, au moins de nature consultative. Ces associations pèsent à leur manière sur les orientations générales de l'école, discutent des réformes, proposent des transformations ou s'opposent à certains projets du Ministère de l'Éducation.

Le parent d'élève ordinaire, de base peut-on dire, a une connaissance suffisante de sa légitimité règlementaire, de ses droits, de l'influence potentielle dont il dispose. Nous savons bien que de nombreuses familles peuvent encore rester timides ou réservées par rapport à l'école mais globalement nous observons que la capacité d'intervention des parents s'est accrue;

Le parent d'élève, promu acteur social, se sent concerné non seulement par la scolarité de son enfant en particulier mais se trouve en mesure d'incarner l'intérêt général des élèves et de l'école. C'est de cette double responsabilité que nous souhaitons parler ici en suggérant qu'elle n'est pas toujours facile à pratiquer dans les faits.

Les deux intentions, de favoriser la scolarité de son enfant et de défendre celle de tous, ne sont pas théoriquement en contradiction. Simplement, elles peuvent s'influencer réciproquement et si on n'y prend garde, engendrer des brouillages.

Prenons le cas où nous apercevons notre enfant qui rencontre des obstacles dans sa vie scolaire. Nous en sommes soucieux et voudrions réduire cet obstacle pour que la difficulté de notre enfant disparaisse. Mais nous devons éviter de ressembler à ces militants qui veulent tour à tour simplifier l'orthographe, supprimer l'étude des nombres décimaux, la mémorisation des dates historiques parce que « c'est vraiment très difficile ».

Il est nécessaire d'opérer ici de nettes séparations et de faire l'hypothèse que les difficultés de notre enfant prennent leur source dans son profil d'élève et ne sont pas un défaut de l'école en général, des programmes scolaires ou des méthodes pédagogiques. Cette démarche est minutieuse et méthodique car l'école possède des défauts. Prenons l'exemple de l'échec dans l'apprentissage de la lecture. A partir du moment où l'on a constaté le grand nombre d'élèves en difficulté, il est devenu logique de se demander si l'évolution des techniques d'apprentissage (plus globales depuis quelques décennies) n'aurait pas joué un rôle aggravant dans l'échec (qui pourtant a toujours existé, y compris à l'époque de la méthode syllabique).

Cet exemple de la différenciation entre l'échec au cas par cas et l'échec généralisé ou du moins très fréquent est très évocateur. Mais il peut être généralisé à d'autres apprentissages que celui de la lecture. Cette observation nous invite donc à la prudence et à éviter l'attitude qui consiste à généraliser et à incriminer l'école là où il faudrait considérer la difficulté de l'enfant en particulier.

Le cas où notre enfant réussit sa scolarité peut tout aussi bien nous faire dériver quand il s'agit de juger des contenus ou des méthodes de l'école. C'est ce qui se produit chez certains parents qui observent que leur enfant est rapide dans ses apprentissages, qu'au cours préparatoire il sait lire avant Noël (ce qui n'est pas rare), qu'arrivé au cycle 3 il possède déjà une culture scientifique qui couvre une partie importante des programmes (cela existe). Ils pensent alors que leur enfant va perdre son temps, s'ennuyer et que l'école devrait trouver des solutions pour accroître cette avance.

Avec les meilleures intentions à l'égard de son enfant on peut entrer alors dans un contresens grave concernant aussi bien les missions que les possibilités de l'école. Celle-ci n'envisage pas de retarder tel ou tel élève, mais beaucoup plus simplement les conditions obligatoirement collectives de l'enseignement posent des limites à la conduite de classe toujours contrainte à un « format moyen » afin de ne pas provoquer de panne complète chez les élèves les plus lents.

En déplaçant son attention sur l'école en général, un parent peut passer à côté des causes exactes de la difficulté de son enfant. Rester attentif à son cas singulier est nécessaire et cela ne nous censure pas sur ce que nous pouvons penser des contenus ou des méthodes de l'école. Nous sommes simplement incités à ne pas amalgamer les difficultés de notre enfant avec les imperfections du système scolaire.


Date de création : 24/01/2014 @ 10:42
Dernière modification : 24/01/2014 @ 16:12
Catégorie : ACTIVITES - Les parents d'élèves
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