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Cahiers, classeurs, cartable.


 


 

A la différence de bien des thèmes professionnels que nous abordons dans ce guide, le présent sujet n'implique guère de considérations théoriques et ne touche pas à des débats fondamentaux sur l'éducation. De temps à autre la petite controverse sur la lourdeur du cartable refait surface. Le poids du cartable est surtout tributaire d'un nombre de livres transportés et du volume de ceux-ci.

Le choix des cahiers, leur spécialisation ou leur polyvalence, la préférence pour certains formats relève de la liberté pédagogique de l'enseignant sans que cela aboutisse à de très grands écarts dans la pratique. La variation correspond de façon tout à fait logique à l'âge des élèves et au segment du cursus dans lequel ils se trouvent.


 

Notre chapitre garde des ambitions très modestes. D'une part nous fournirons à titre d'exemples des listes de cahier en usage dans quelques classes de niveaux différents (ces exemples sont apportés par les participants de notre groupe de travail; d'autre part nous discuterons de façon plus serrée de quelques points délicats à propos desquels des divergences se manifestent.


 

Nos propositions se présentent dans l'ordre qui suit:


 

  • A quoi servent les cahiers? Réflexion sur les aspects fonctionnels et éducatifs des cahiers

  • Cahiers ou classeurs? Avantages, inconvénients, quand introduire le classeur?

  • Document 1: une collègue présente son système de cahiers au CM.

  • Document 2: le cahier de textes au cycle 3, témoignage

  • Document 3: les cahiers au CP, témoignage.

  • Document 4: présentation d'une répartition des cahiers en GS.

  • Maternelle: évolution des besoins des élèves de la petite à la grande section.

  • Quels besoins en section des petits?

  • Cahiers spécialisés ou multi-emplois? Les formats.

  • Le contenant: cartable, sac « besace » etc...

  • Se servir d'un cartable: un apprentissage.


 

A quoi sert un cahier?

Cette question semble naïve tellement le cahier semble depuis toujours, avec le livre, le cartable et la trousse constituer la panoplie de l'écolier. L'utilité du cahier en tant qu'outil de travail et moyen d'apprentissage ne retiendra pas ici notre attention.

Mais à un moment de la modernité où la promesse numérique évoque sa disparition (avec celle du manuel) au profit d'écrans et de tablettes, il est stimulant de remettre l'accent sur des rôles moins apparents mais importants que ce modeste objet tient dans la vie du jeune écolier.

Le cahier fournit à ce dernier un repérage dans le champ très étendu de ses apprentissages, il répartit et classe ses activités, ses connaissances, ses travaux. Le jeune écolier a un cahier de « ceci » et un autre pour « cela ». Le cahier représente le travail accompli dont il collectionne les traces, les preuves. Il est un témoin de l'effort accompli.

Il est également l'instrument d'une exigence éducative: on « tient » son cahier dans lequel on ne peut intervenir qu'en appliquant certaines règles (dites de présentation). Le cahier fait parcourir en permanence un chemin qui va de la lisibilité à l'esthétique (ne parle-t-on pas d'un « beau cahier »?). Le cahier, on le voit, se trouve à la croisée de divers investissements; il occupe une position de niveau important dans le « métier d'élève ».


 

A l'école élémentaire: cahiers ou classeurs?

Le choix n'est pas entre cahiers et classeurs, chacun des outils possédant des avantages et des inconvénients. La bonne question est: quand et pourquoi utiliser l'un ou l'autre?

Rappelons pour chaque support les caractéristiques positives ou gênantes.

Le cahier est bien identifié, individualisé, séparé des autres, surtout si on lui attribue une couleur. Il est facile à manier car les feuilles sont solidaires de la couverture. Elles ne se mélangent pas et ne se plient pas facilement. Les cahiers deviennent par contre embarrassants quand ils se multiplient. C'est le cas lorsqu'il existe un cahier par matière et par activité. Dans le cahier on n'intercale pas de documents, on ne revient pas en arrière pour compléter, on n'ajoute pas une nouvelle rubrique.

Le classeur est polyvalent, deux ou trois domaines d'apprentissage (ou plus) peuvent y co-exister pour autant que l'on regroupe des matières qui peuvent voisiner (français ou sciences ou histoire-géographie/éducation civique). C'est un outil très souple pour ajouter, enlever, intercaler mais le désordre peut vite s'installer, les feuilles s'arrachent facilement, s'envolent, se froissent.

Quand introduit-on le classeur? A l'école élémentaire il est prudent d'apprendre à s'en servir, en prévision de la suite. Le consensus se fait sur l'utilisation du classeur au cycle 3. Les élèves de ce niveau sont plus sensibles aux injonctions de tenue, de soin; ils le manient plus facilement et se repèrent davantage dans un rassemblement polyvalent (les intercalaires de couleur y aident).

L'usage mixte cahier/classeur se révèle un excellent compromis au cycle 3. Les cahiers seront choisis pour des matières ou des activités qui ne vont pas les épaissir et les surcharger et les classeurs sont préférés pour regrouper des matières présentant des affinités et apportant des documents auxiliaires.


 

Document 1: une collègue présente son organisation des cahiers au CM.


 

Les « cahiers-outils »

Ce sont des cahiers qui sont utilisés durant toute la durée du cycle 3:

    • règles de français: grammaire, conjugaison, orthographe

    • cahier de mots: pour l'apprentissage du vocabulaire, on y écrit et on y colle des listes

    • cahier d'anglais: vocabulaire, règles, divers documents en rapport avec les apprentissages, chants, poèmes, éléments de civilisation

    • cahier d'arts visuels: il collecte au fur et à mesure des illustrations présentant des œuvres issues des domaines variés de l'art (peinture, sculpture, architecture, arts décoratifs, photographies etc...). On y place des résumés, des définitions.

Les cahiers-outils sont ramassés par l'enseignant en fin d'année scolaire pour éviter les disparitions.


 

Les cahiers de travail de la classe:

    • un cahier du jour: travaux quotidiens en maths et en français. On peut envisager un seul cahier pour tout (on en débute un autre quand il est plein) ou deux cahiers(maths et français). En cas de service partagé, on peut envisager un cahier par enseignant.

    • Cahier de chant et de poésie: un seul suffit pour les deux domaines. Un cahier type « travaux pratiques » permet d'écrire et d'illustrer.

    • Un cahier de travail en autonomie

    • un carnet de littérature, ou journal du lecteur. L'élève y inscrit des réactions, exprime des jugements sur les livres qu'il découvre. Un tout petit format suffit: on coupe en deux un cahier 29,7×21 et on obtient deux carnets.

    • Un cahier de textes: un autre document présentera une façon de s'en servir.

    • Un cahier pour le travail à la maison

    • le cahier de liaison

    • le cahier de brouillon

    • un classeur avec des intercalaires: histoire, géographie, biologie, sciences physiques et technologie, éducation civique

    • une pochette cartonnée avec des élastiques: elle sert à des rangements provisoires, à conserver des documents « en attente », à transporter toutes sortes de documents en les protégeant

    • un « porte-vues » pour ranger les évaluations.


 

Document 2: le cahier de textes. Un témoignage sur la manière d'apprendre à s'en servir.


 

Utilisation du cahier de textes

L’utilisation du cahier de textes à l’école élémentaire ne va pas de soi et demande un apprentissage Il est raisonnable d’attendre le début du CE2 pour l’entreprendre Au CP, la maitresse , au début de l’année, puis l’élève ensuite écrit sur le cahier réservé à cet usage ce qu’il y a à faire à la maison. En CE1, l’élève écrit de la même façon, chaque jour ce qui lui est demandé pour le jour suivant sans anticipation dans le temps.

A partir du CE2, on introduit l’utilisation du cahier de textes qui permet de donner des leçons à apprendre à l’avance et est donc bien adapté à l’enseignement de l’histoire, la géographie, les sciences et l’éducation civique car on fait en général une séance par semaine dans ces domaines. C’est un cahier qui est donné par l’enseignant en début d’année et présenté de façon repérante avec une couleur différente pour chaque jour.

Il faut prendre du temps en début d’année pour apprendre aux enfants à bien l’utiliser : leur demander d’écrire la matière, la date précise, et l’intitulé en entier. Il faut aussi leur apprendre à séparer nettement chaque semaine, par exemple avec un trait. Tout au long de l’année ces précautions seront à rappeler car les élèves les trouvent parfois fastidieuses mais peuvent se trouver facilement perdus car ils n’auront pas écrit toutes les leçons de façon suffisamment précise. De son côté, le maitre écrira toujours ce qu’il donne à faire à la maison en entier au tableau et aussi de façon très claire, par exemple en utilisant une couleur différente pour chaque jour et en les « nommant » (par exemple :poésie ; pour le jeudi 13 septembre ; apprendre les deux premières strophes ». Sinon, les élèves sont vite perdus et se trompent de jour en écrivant. A l’école élémentaire, on ne peut pas seulement dicter le travail donné. Il faut consacrer un temps défini dans la journée pour écrire les leçons sans que ce soit au dernier moment le soir.

Le cahier de textes permet de donner des leçons d’une semaine à l’autre, ce qui correspond à différents enseignements et aussi au fait d’avoir deux enseignants à temps partiel dans la classe. En ce sens, il prépare au fonctionnement du collège avec un professeur par matière .Les élèves peuvent facilement anticiper sur ce qu’ils doivent faire et ainsi s’organiser et anticiper leur travail si c’est nécessaire.

Au CM2, les enfants ont souvent envie de remplacer le cahier de texte par un agenda à leur goût ; c’est possible mais cela demande sans doute plus d’aptitude à s’organiser dans la mesure où sur un agenda, on voit le travail au jour le jour et non pas de semaine en semaine. On ne l’interdira pas mais on peut mettre l’enfant et ses parents en garde sur ce point.


 

Document 3: les cahiers au CP, exemple apporté par une collègue.


 

    • Un cahier de lecture: les textes y sont collés au fur et à mesure pendant toute l'année. Format 17×22.

    • Le cahier de liaison. Même format.

    • Le cahier d'écriture: il est efficace d'utiliser d'abord des cahiers lignés à 3 mm puis à 2,5 mm. Ensuite on passe au cahier ordinaire.

    • Un cahier pour les travaux écrits. Même format.

    • Un cahier dit de « sons », avec pour les sons étudiés les syllabes et les mots de référence.

    • Un cahier de poésie et de chants. Avec alternance de pages lignées et de pages pour dessiner, colorier. Même format.

    • Un cahier pour le travail du soir. Même format.

    • Un cahier « découverte du monde » format 24×32. Pages blanches.

    • Un cahier d'arts plastiques. Format 24×32.


 

Document 4: une répartition de cahiers en grande section.


 

    • Le cahier de liaison: assure, en continu le lien entre l'enseignant, l'école et les parents d'élèves. C'est un accessoire consacré à l'information (vie de l'école, vie de la classe), au réglage d'ordre matériel (telle tenue pour telle activité), à la sollicitation de l'aide des parents (pour une sortie, un atelier). C'est par ce cahier que transitent certaines informations concernant l'enfant en particulier et que s'organisent les rencontres pour parler des difficultés quand elles se présentent; Prévoir deux cahiers en cas de séparation du couple de parents.

    • Le cahier de vie: le lien entre la maison et l'école s'y concrétise mais en vue des apprentissages; On exploite les petits événements de la vie de l'enfant à l'aide des traces qu'il a laissées sur ce cahier (avec l'aide des parents). Inversement la famille prendra connaissance dans ce cahier de divers projets, actions, conduits en classe ou dans l'école.

    • La pochette qui collecte les travaux artistiques et décoratifs réalisés « à plat » (peinture, dessin, graphisme décoratif, découpages et collages, etc... Elle doit être robuste et accepter une certaine épaisseur. On la vide de temps en temps.

    • Le cahier de poésies et de chants. Il contient les textes et diverses illustrations et ornementations en rapport avec ceux-ci.

    • Le cahier du « bonhomme »: les collègues qui l'utilisent insistent sur le fait qu'il ne s'agit pas d'un projet de dévoilement psychologique à base d'interprétations. Plus simplement, le fait de dessiner, à intervalles réguliers, des figures diverses (les camarades, les frères et sœurs, le Père Noël etc...) est une opportunité appréciée des enfants. L'enseignant et les parents suivent bien les évolutions, l'enrichissement progressif des dessins.

    • Le cahier d'écriture: il est introduit dans la seconde moitié de l'année. On y écrit des lettres, des sons, des mots appris en classe. Cela ne signifie pas que les activités graphiques débutent là. Elles commencent à figurer sur un cahier, ce qui implique un nouveau statut, des soins accentués, le respect des mises en page, etc...Commander en fournitures le cahier d'écriture pour les écoles maternelles.

    • Le cahier de chiffres: il est ouvert dans le second semestre. Il contient des travaux d'écriture portant sur le tracé, le sens du mouvement, l'automatisation des formes et toutes sortes d'exercices liés au dénombrement.

    • Un cahier de dessin existe aussi dans les classes des collègues qui ont apporté cette contribution. Dans ce cahier trouvent place des dessins libres ou exécutés à partir de consignes.

    • Un cahier de « découverte du monde ». Il garde la trace des expériences et observations faites à partir de sorties, de cultures, d'élevage, de cuisine, d'activités de connaissance du corps.

    • Le cahier qui collecte les fiches de travail individuel sous la forme de travaux aboutis et évalués.(Les essais et brouillons ne sont pas conservés).


 

Remarques sur l'évolution des besoins de la petite à la grande section.


 

Quelque soit le domaine dans lequel s'exerce la réflexion pédagogique, la question à laquelle nous aboutissons se formule toujours ainsi: à partir de quand? Nous voulons éviter de commencer trop tôt tel apprentissage (cela crée des rejets) mais en même temps nous ne souhaitons pas remettre à plus tard des initiations qui peuvent être assez précoces si elles sont bien adaptées.

L'introduction des cahiers puis l'extension progressive de ce support n'échappe pas, bien sûr, à ce questionnement. Pour aider à trouver des réponses de bon sens, nous avançons ici quelques réflexions et mises en garde.

Commençons par prendre des distances par rapport à la représentation caricaturale de l'élève qui définit ce dernier par un certain nombre d'accessoires: le cartable, la trousse, les cahiers... L'enfant qui ne possèderait pas la panoplie ne serait pas un élève. Or ce qui constitue l'élève c'est l'entrée reconnue, acceptée dans un cadre spatial, temporel, culturel qui fait écart avec sa vie familiale. C'est se mettre dans une attitude d'élève qui compte et non arborer des insignes.

Le cahier n'est pas un insigne, c'est un outil de travail scolaire qui remplit sa fonction seulement quand certaines formes de travail sont mises en jeu. Pour le très jeune enfant qui entre en petite section, il ne fait aucun doute qu'il devient élève et même assez vite; nous sommes certains qu'il fait des apprentissages nombreux qu'il ne pourrait obtenir à la maison. Cependant la presque totalité de ceux-ci ne transitent par aucune marque écrite susceptible d'être recueillie sur un cahier.

L'élève de petite section n'est pas apte à donner du sens à un cahier, alors que celui de grande section lui donne exactement le même sens que ses aînés de CP et de CE car il sait ce qu'est un apprentissage, un apprentissage scolaire, identifie parfaitement les opérations pour lesquelles le cahier est nécessaire et repère sur un cahier les étapes de son activité. L'écolier débutant n'a pas besoin d'être embarrassé par des outils scolaires qu'il ne sait même pas manier (au sens le plus strict, tourner les pages, prendre dans le bon sens) et qu'il n'utiliserait pas régulièrement. Et ce dernier point fournit un repère: on introduit un cahier quand on est sûr d'un usage régulier, quasi quotidien.

Inversement l'élève de grande section écrit. A défaut d'utiliser largement une écriture codifiée, il forme des signes, produit des traces graphiques nombreuses. D'où la possibilité de collecter, de ranger ses travaux dans plusieurs cahiers. A ce stade, il est capable de prendre soin de son cahier, de le ranger, de le manipuler sans le détériorer, de le personnaliser par un décor, de se repérer dans la page.

De la façon la plus globale, ce qui va caractériser l'évolution du système des cahiers à l'école maternelle, c'est une progression lente, sans précipitation et sans formalisme. Le cahier n'est justifié que par un usage régulier et par la capacité de l'élève de le respecter en tant que cahier.


 

Quels besoins en section des petits?


 

En croisant diverses solutions adoptées dans des classes différentes, nous sommes parvenus à identifier quatre besoins. Mais précisons tout de suite que le petit élève ne transportera pas tous les jours quatre supports physiques; seul le cahier de liaison relève d'une circulation continue.


 

    • un cahier de liaison: permet d'informer les parents sur la vie de l'école, l'activité de la classe, les projets et la situation de l'élève si c'est nécessaire. C'est par son intermédiaire que l'on sollicite la participation des familles à des activités scolaires (encadrement, animation, fourniture d'objets ou de matériaux). En principe on ne met pas dans ce cahier de travaux d'élève.

    • Un cahier « de vie »: il constitue un lien entre l'école et la maison mais pour l'élève, et de son point de vue à lui. C'est sur ce principe qu'il recueille des témoignages relatifs à toutes sortes d'événements ayant du sens pour l'enfant: fêtes et anniversaires, sorties familiales et visites, aventures de la mascotte. Dans l'autre sens, il mentionnera des « événements de la vie scolaire: une sortie, un atelier de cuisine, une réalisation collective, etc... On y mettra aussi les poèmes et les chants appris en classe. On a intérêt à élargir toutes les possibilités pour que ce cahier demeure garni même en cas de faible participation familiale. Ce point est souvent mentionné car il fait craindre une inégalité entre les élèves. Celle-ci existe sans que l'école y soit pour quelque chose mais nous devons essayer de ne pas la creuser. Adopter ou refuser ce cahier de vie relève d'une décision en conscience de chaque enseignant sachant que les avantages sont souvent nombreux.

    • Un cahier de « réussite »: il enregistre dans l'ordre chronologique les apprentissages effectués dans tous les domaines de la vie scolaire une fois qu'ils ont été constatés par l'enseignant. « Je sais faire » ou « j'ai réussi ceci » sont les formules qui introduisent ces constats, accompagnées quand c'est possible de diverses traces qui illustrent ces faits.

      Il ne s'agit pas d'une évaluation exhaustive et normée, mais une sorte de récit des conquêtes successives. Les parents se repèrent bien dans cette narration concrète et peuvent la partager avec leur enfant.

      Si on ne veut pas multiplier les cahiers, cette fonction peut être assumée par le cahier « de vie ». Si on souhaite un cahier de réussite indépendant on ne le fait parvenir à la famille que périodiquement.

    • Une pochette pour collecter les travaux sur papier: les petits travaux variés (graphiques, de coloriage, de découpage, de collage etc...) à condition qu'ils se présentent à plat, peuvent être conservés au fur et à mesure dans cette pochette au nom de l'élève. Elle est conservée en classe et emportée à la maison une fois par mois. Elle fournit alors l'occasion aux familles de compléter leur représentation de l'activité scolaire de l'enfant et d'engager avec lui un échange à ce sujet. Cette pochette est confectionnée dans un matériau solide. Lors de la réunion de classe de septembre, ces supports sont présentés aux parents. On indique leur forme, leur contenu, leur fonction et leur périodicité qui les achemine à la maison.


 

Cahiers spécialisés ou supports multi-emploi? Les formats.


 

La solution idéale n'existe pas. Pour une raison simple: chaque formule impose les inconvénients qui sont l'envers des avantages. Le « tout cahier » facilite le repérage d'objets bien identifiés et les manipulations mais il multiplie les objets et charge les cartables. Les classeurs, on l'a dit, économisent le volume et le poids mais alourdissent les manipulations et prêtent au désordre.

Si l'on opte pour une tendance favorable aux cahiers, on essaiera de réduire les épaisseurs des supports utilisés quotidiennement. Ainsi les cahiers « du jour » seront remplis en deux ou trois mois, archivés et renouvelés.

Le classeur sera introduit seulement au cycle 3 et on lui donnera une grande polyvalence. Au passage nous remarquons une tendance à alourdir, épaissir et finalement maltraiter certains cahiers en s'en servant beaucoup (trop) comme support pour coller, annexer des documents ou des fiches d'exercices.

Une argumentation pédagogique de premier plan serait à développer car cette tendance n'est pas qu'un usage matériel; elle reflète une évolution discutable qui fait de l'élève un remplisseur de cases plutôt qu'un rédacteur de lignes. C'est une inflexion qui accompagne le minimalisme de l'écrit revendiqué par la modernité. Elle est très défavorable à l'installation d'un statut positif de l'écrit chez les enfants. Nous pensons qu'il faudrait tendre vers une décroissance de cette double pratique de rédaction de l'écrit et d'accumulation de feuilles dans les cahiers. Concernant les formats, dans la majorité des cas, les cahiers ordinaires (17×22) donnent satisfaction. Les grands formats ne sont justifiés que si la grande page permet ce que la petite refuse: des grands tableaux, des cartes, le collage de documents qui doivent être juxtaposés. On peut aussi légitimer un grand format (24×32) pour regrouper plusieurs matières. Dans ce cas, autant disposer d'une bonne épaisseur pour effectuer un rassemblement important (jusqu'à 4 ou 5 domaines).


 

Le choix du cartable.


 

Le cartable de l'écolier, on le sait, est l'enjeu d'un débat saisonnier à caractère hygiéniste: son poids doit être adapté à la force physique et la manière de porter ce poids ne doit pas entraîner de perturbations musculo-squelettiques. On veut bien l'admettre sous réserve que d'autres points aussi importants de la vie de l'écolier fassent l'objet des mêmes attentions. Par exemple l'alimentation ou le sommeil, le rythme familial des soirées et des fins de semaines; expériences, on le sait, déterminantes pour la disponibilité à apprendre.

Le cartable pèse d'autant moins que son utilisation est raisonnée et, on le verra un peu plus loin, apprise; mais nous devons mentionner un autre aspect assez pernicieux qui tient au fait que , de plus en plus précocement, le cartable ou tout contenant jouant ce rôle, est devenu un accessoire de démonstration sociale, d'ostentation imaginaire (un article de mode). Ce qui entraine bon nombre d'inconvénients: rivalités entre enfants, attitudes de supériorité, de prestance pour certains de frustration pour d'autres, coût excessif pour les familles qui doivent renouveler plus souvent que nécessaire un objet dont on perd de vue la fonctionnalité.

Les enseignants peuvent-ils se permettre de conseiller les familles et si oui, avec quels arguments? Voici quelques propositions:

    • la durée de vie d'un cartable: même si les besoins changent (entre cycles deux et trois) on peut tenir deux ou trois ans avec le même. Il est économique d'acheter un bon article robuste.

    • La protection du contenu: les petits cahiers, les livrets, les pochettes se déforment si le cartable (le sac) manquent de rigidité.

    • Le rangement à l'intérieur: pour que la capacité de rangement et sa facilité soient intéressantes, il faut un format, des dimensions et un fond. Il est impossible de ranger méthodiquement dans un sac informe.

    • Les cartables ou sacs de prix élevé n'apportent pas d'avantages particuliers par rapport à des modèles de coût moyen.

    • Les enfants, à travers l'achat du cartable, doivent être sensibilisés aux fausses valeurs qui sont espérées derrière les marques. C'est là une action éducative et même militante au bon sens du terme.

    • Les parents doivent avoir en tête que le cartable est un objet scolaire, pas un auxiliaire vestimentaire ou un signe de distinction.

    • En maternelle, le petit sac à dos est pratique.


 

Apprendre à se servir de son cartable.


 

Cela s'apprend aussi et il s'agit bien d'un apprentissage scolaire qui entre dans le programme de « devenir écolier ». Il s'agit d'une perspective éducative très consistante qui s'assimile à la capacité générale au rangement, à celle de prendre soin de ses affaires. Cela se rattache à l'estime de soi et à la responsabilité.

Le rangement du cartable facilite le travail à la maison ainsi que la ré-installation rapide en classe le lendemain.

Cette éducation débute le plus tôt possible. Dès le premier cartable on demande à l'élève débutant de le vider, puis de remettre le cahier de liaison dedans avant de retourner à l'école. A l'occasion des réunions de parents, les enseignants insisteront sur la contribution que la famille peut apporter dans la responsabilisation de l'enfant à ce sujet.

A l'école, en fin de journée, un court moment peut être réservé pour « faire son cartable » en fonction des travaux à la maison. On met sur la table les objets nécessaires, puis on les range.


Date de création : 15/08/2013 @ 15:48
Dernière modification : 01/05/2015 @ 16:58
Catégorie : ACTIVITES - Guide pratique du professeur des écoles
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