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La réunion de classe ou « réunion de parents » à l'école maternelle.


 

Ce document complète le chapitre du Guide du Professeur des écoles qui traite de ce même sujet. Il sera fructueux de s'y reporter au moment de consulter cette annexe. Elle a été rédigée par des collègues qui sont familières de la grande section mais qui se sont efforcées de prendre en compte l'ensemble des niveaux.

Par rapport au chapitre général dont beaucoup de développements valent pour tout le cursus scolaire, l'insistance est portée ici sur deux caractéristiques de cette réunion: la première réside dans le fait qu'elle accueille des « parents d'élèves débutants » qu'il faut familiariser avec l'école, la seconde qu'il faut les aider à se repérer dans les apprentissages propres à l'école maternelle.


 

Quelles sont les attentes, les appréhensions des parents d'élèves?


 

Nous identifions cinq points de préoccupations liés au changement de vie de l'enfant et à sa transformation en écolier: la situation matérielle et corporelle, les apprentissages, la coupure d'avec la famille et la rencontre avec d'autres, les relations des parents avec l'école, les obligations liées à la fréquentation scolaire.

Nous allons préciser chacun de ces sujets que chaque enseignante de maternelle a intérêt à se représenter « du point de vue parental »:

    • sécurité et bien-être de l'enfant: les aspects concernant ce domaine sont nombreux. Rappelons les plus importants: la propreté corporelle et le passage aux toilettes, les questions d'hygiène et d'habillement, la nourriture (si l'enfant déjeune à l'école) , le sommeil de l'après-midi, ce que l'on fait en cas de maladie bénigne ou de simple indisposition, la sécurité (dans la classe, dans la cour, par rapport aux autres).

    • Les apprentissages: les parents savent maintenant tous que l'école maternelle prépare très directement aux apprentissages fondamentaux (lire, écrire, compter). Ils n'ignorent pas qu'elle est révélatrice des premières difficultés et prédictrice même d'inadaptations. Mon enfant va-t-il s'engager sans difficulté dans ces épreuves? c'est une question que tout parent se pose.

    • La coupure et la nouveauté du milieu social: mon enfant pourrait être malheureux sans nous. Cette crainte dissimulant l'inverse (pourrons nous supporter la séparation?). Comment va-t-il faire avec tous ces « autres » autour de lui? (autres adultes, autres enfants très nombreux et très différents). La fréquentation antérieure d'accueils sociaux (crèche, halte-garderie) atténue cette appréhension sans éliminer totalement son retour lors de l'entrée à l'école.

    • Les relations avec l'école: l'institution scolaire est plus distante, plus administrative que le lien qui s'est établi avant avec les personnes qui ont gardé l'enfant. On a affaire à un enseignant et non à une « nounou » ou à une puéricultrice. Cela met certains parents dans une position de crainte (pouvant se retourner en agressivité) Quand? Comment? En quelles occasions peut-on, faut-il ou ne faut-il pas s'adresser aux personnes de l'école (ATSEM, institutrice, directrice).

    • S'ajoute à ces soucis, mais il ne s'agit pas d'une question de la part des familles, plutôt d'un constat de nouveauté, le caractère contraignant de l'école par rapport à la souplesse des modes d'accueils non scolaires. Et à plus forte raison par rapport à la vie de l'enfant en famille. L'obligation de fréquentation quand on est inscrit et le respect d'horaires stricts pour arriver et repartir apparaissent à d'assez nombreux parents comme des difficultés, voire des surprises mal acceptées.


 

Inviter, accueillir, installer.


 

    • Le choix du jour de la semaine: se concerter avec les collègues et se reporter aux usages pour repérer le jour le plus favorable à la présence des familles.

    • Rédiger l'invitation: on insiste, en tête, sur l'intérêt dominant de cette réunion par rapport à la classe concernée: en PS c'est la première scolarisation, en GS c'est l'entrée dans certains apprentissages et la préparation à l'école élémentaire. Cette réunion a une utilité très pratique rappelle-t-on. Elle fera connaître aux familles le cadre dans lequel leur enfant vit tous les jours.

    • Un ordre du jour, même bref, est nécessaire. On ne le détaille pas mais on retient les grandes catégories de sujets: aspects matériels, apprentissages, projets.

    • La présence des enfants est déconseillée: c'est à mentionner dans l'invitation.

    • La tenue de la réunion est rappelée sur des affichages apposés dans les lieux de passage des parents.

    • La durée approximative ou l'heure de fin de réunion sont mentionnées sur l'invitation.

    • Il est intéressant de se rassembler dans la classe concernée. Les parents découvrent alors très concrètement le lieu de l'activité de leur enfant. Peu après la rentrée, on présente, à l'entrée sur une table, les premiers travaux des élèves (supports et exercices).

    • On peut préparer (au tableau ou sur paper-board ou panneau) un emploi du temps de la classe et un tableau des grands domaines d'apprentissage.

    • Les adultes peuvent s'asseoir sur des chaises normales. Cela nécessite un peu d'aménagement et de rangement.

    • La réunion débute par les remerciements rituels.


 

Présentation du cadre général de la scolarité.


 

    • L'école: dans une école de dimension petite ou moyenne, on indique rapidement le nombre de classes, les niveaux concernés, on nomme les enseignants ainsi que les ATSEM. On rappelle l'existence » du conseil d'école avec la mention brève de sa composition et de ses attributions. Le RASED est présenté avec sa composition et son rôle. L'évocation des associations qui jouent un rôle dans la vie de l'école (Amicale laïque, association de parents) est indispensable. L'existence d'un règlement intérieur de l'école est rappelé avec insistance sur les aspects qui révèlent des difficultés. Les horaires de l'école sont remis en mémoire. Les principes les plus importants du fonctionnement de l'accueil péri-scolaire et de la restauration de midi sont rappelés.

      Les rendez-vous communs à toute l'école (fêtes, expositions, spectacles, portes ouvertes) sont situés dans le calendrier.

    • Le projet d'école: sa présentation est indispensable mais simplifiée en évitant le vocabulaire de la pédagogie spécialisée. On accentue tout ce qui, dans les buts du projet est rattachable au développement des élèves (maturation, culture, socialisation) et on s'efforce de mettre ce buts en rapport avec des activités précises.

    • La classe: si elle est à deux niveaux on s'attachera à réduire les préjugés à ce sujet (l'enseignement y serait moins efficace). Si l'effectif est au-dessus de la moyenne, nous en connaissons les inconvénients mais il est prudent de ne pas trop insister devant les parents. Certains dévaloriseraient notre travail. La proportion filles/garçons est indiquée. La présence d'un élève handicapé aussi.

      La classe, dans son aménagement global,est présentée: ses espaces, ses coins, toutes ses installations. Les parents se représentent mieux l'activité de leurs enfants en observant l'espace et l'environnement.


 

Présentation de la vie scolaire.


 

    • L'emploi du temps: on décrit une journée « type » et une semaine ordinaire en pensant à concrétiser les activités (par exemple « langage » ou « graphisme »).

    • Programmes, progressions, buts des apprentissages: le rappel des grands domaines de l'apprentissage suffit, avec, pour chaque niveau, la précision des objectifs essentiels. Ce qui est le plus intéressant pour les non-professionnels que sont les parents, c'est de se rendre compte qu'à l'école maternelle les contenus ne sont accessibles qu'à travers l'activité et les situations concrètes et vivantes. Ils pourront mieux interpréter les témoignages que leurs enfants apportent à la maison sur la vie de l'école.

    • Modalités et organisation des activités: nous alternons le groupe classe, la demi-classe, les ateliers et groupes à effectifs variables, les activités individuelles. Les élèves se trouvent tour à tour dans des activités dirigées ou libres. Les décloisonnements sont utiles pour les apprentissages et aident les jeunes enfants à devenir autonome.

    • Traces de l'activité et évaluation: les activités sont continues mais elles ne donnent pas toutes lieu à une trace. Il n'y a donc pas d'équivalence quantitative entre ce que les élèves font et ce qu'ils produisent; Parmi les productions nous ne conservons pas tout, nous essayons plutôt de conserver la trace des étapes qui sont franchies. Ce que les parents peuvent observer, ce sont les moments significatifs de ce parcours.

      L'évaluation à l'école maternelle est nécessaire, aussi bien pour les élèves (elle les aide à savoir, à travers le regard extérieur, la valeur de ce qu'ils ont fait) que pour les enseignants et les parents (l'école est forcément normative puisqu'elle poursuit des objectifs d'apprentissage). Mais entre trois et six ans, les jeunes enfants progressent à des vitesses variables. Les différences concernent les élèves entre eux, mais aussi chaque élève par rapport aux différents domaines et aux périodes. Sur cet aspect l'enseignant se montre rassurant et indique que s'il constate, pour un élève, des difficultés sensibles, il prendra contact avec la famille.

      Les enseignants recommandent aux parents de s'intéresser aux apprentissages de leur enfant mais d'une manière qui ne soit pas maniaque ou intrusive (« je veux tout savoir »).

    • La vie matérielle: c'est surtout la première année de la scolarité qui appelle le plus de questions de la part des parents et demande aux enseignants des précisions; Pour ne rien oublier on peut aller jusqu'à l'aide-mémoire qui donne la liste complète de tous les détails: les passages aux toilettes et la propreté, l'habillage, les doudous et les tétines, repos et sieste de l'après-midi, le sac ou cartable du petit écolier, goûter et nourriture en matinée etc...

      L'école maternelle s'efforce de conserver des liens entre sa vie d'enfant et sa nouvelle situation d'écolier mais les ruptures sont nécessaires et on ne peut pas trop les reculer. Tel est le message à faire passer en précisant bien que nous serons attentifs aux élèves qui peinent à effectuer la coupure et que nous prendrons contact avec les parents pour résoudre les difficultés qui pourraient se présenter.


 

Relations familles/école, outils de communication.


 

La ligne directrice de la relation: elle poursuit un seul but: la sécurité intérieure de l'enfant pour le rendre disponible aux apprentissages. L'enfant qui entre à l'école doit désormais évoluer dans deux mondes distincts et construire un nouveau système de repères. Désormais il sera pour ses parents un enfant (comme avant) mais aussi un élève, avec sa vie sociale, des liens avec d'autres adultes et une culture très élargie. Pour que cette mutation (que l'on explique aux parents avec des mots simples) soit réussie, ils doivent accepter une certaine quantité de séparations et considérer leur enfant comme une personne qui vit une partie de sa vie dans un espace et un temps qui leur échappe.

On parle toujours de « confiance » entre la famille et l'école. Ce mot peut convenir à condition qu'il inclue cette acceptation que l'on vient d'évoquer. Si on n'y parvient pas, c'est l'enfant lui-même qui se trouve paralysé par un conflit intérieur, très compliqué et très gênant pour les apprentissages. Nous devons nous efforcer de rendre clairs ces mécanismes.

Ensuite les enseignants s'engagent à une disponibilité continue par rapport aux familles. Cela signifie qu'ils demeurent accessibles, moyennant bien sûr un minimum de respect des procédures (demande de rencontre, choix de dates, de jours et d'heures à la convenance réciproque). C'est dans ce cadre que l'on présente les outils écrits de la liaison.


 

Les outils ou supports de la relation.


 

Le cahier de liaison: un petit format suffira pour faire transiter entre l'école et la famille les informations utiles. Celles-ci peuvent être routinières et globales (elles s'adressent à toutes les familles) ou particulières à un enfant.

A la réunion de petite section, on prendra le temps de présenter cet outil (expliquer son utilité) et de préparer son utilisation. Il revient aux parents de la consulter de façon régulière. Ils y trouveront des informations concernant l'école, la classe, l'enfant. Ils peuvent avoir à répondre à certaines demandes, propositions, questions. On déconseille vivement aux parents qui pourraient ressentir passagèrement un agacement ou une incompréhension par rapport à l'école de se servir de ce cahier pour se manifester. Cela amènerait à dévoyer le cahier et en fin de compte à gêner l'enfant.


 

Le cahier de vie: souvent distinct du cahier de liaison, c'est un support éducatif et un outil pédagogique qui exploite la double expérience scolaire et familiale de l'enfant en vue d'apprentissages. La famille y prend connaissance d'événements de la vie scolaire et y observe des travaux de l'enfant, des traces de l'activité collective et individuelle. Elle peut, sur proposition de l'enseignant, faire figurer dans ce cahier divers signes se rapportant à la vie familiale de l'enfant (souvenirs de vacances, de sortie, de fêtes familiales, photographies etc...) Il y a toujours une discussion sur ces derniers aspects car on sait que les familles n'ont pas la même aisance pour se les approprier.


 

Les échanges entre parents et enfants à propos de la vie scolaire: les enfants parlent de l'école à la maison. Ou n'en parlent pas. Dans le cas où ils relatent certains faits, c'est avec plus ou moins de détails, plus ou moins de déformations et parfois même avec l'arrière-pensée (peu consciente éventuellement) de brouiller les pistes. Cette réalité, parfois gênante, souvent complexe, est inhérente à la double vie d'élève et d'enfant. Mieux vaut le savoir et la responsabilité de l'enseignant est de ne pas détourner le regard devant ces faits; Encore mieux, il peut y sensibiliser les parents en les incitant à prendre les bonnes distances, à ne pas ingurgiter tout ce que leur enfant dit de l'école, à aller chercher les informations de première main quand ils le jugent utile. De manière générale, à faire comprendre à leur enfant que les adultes qui en sont responsables sont capables de se parler directement;

Les enseignants peuvent donc prendre les devants en présentant ces inconvénients comme tout à fait normaux, faisant partie des complexités de la situation éducative « double » de l'enfant. Les parents s'intéresseront donc à l'école, ils attacheront de l'importance au dialogue avec leur jeune enfant à ce sujet mais tiendront cependant les propos du petit pour un discours enfantin. Avec toute la sympathie prudente que cela implique.


 

La disponibilité réciproque: déclarer que l'on est prêts à se voir en cas de besoin ne doit pas demeurer une déclaration d'intention; C'est une invitation qui ouvre un chantier à partir d'un engagement. Du côté de l'enseignant cela veut dire qu'il n'attendra pas, ne remettra pas à plus tard la rencontre avec les parents dès qu'il constate un accident dans l'adaptation scolaire ou le comportement. Pour les parents nous leur demandons de nous tenir au courant des modifications sensibles constatées chez leur enfant, d'accidents concernant sa santé, de transformations dans sa vie familiale.


 


Date de création : 27/05/2013 @ 18:37
Catégorie : ACTIVITES - La Maternelle
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