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Dossier: Mise en place d'un projet d'éducation scolaire
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Répertoire des coins de jeux et d'activités
Ce répertoire s'organise selon des catégories dont nous reconnaissons la valeur relative. C'est un classement qui repose sur des caractéristiques concrètes, matérielles. On distingue des supports en sachant que les élèves vont investir de façon plus complexe, plus mélangée. Pour un coin « poupées » ou « maison », nous attendons à juste titre des actes à forte valeur symbolique, mais habiller la poupée est au plus haut degré une tâche de motricité développée. Autre exemple: la pâte à modeler se présente tout de suite comme un objet à manipuler, pourtant elle aboutit le plus souvent à un objet, un animal, un bonhomme. Le processus de symbolisation est donc impliqué.
A travers une situation matérielle proposée, les apprentissages différents se produisent et c'est le cas pour tous les jeux des jeunes enfants. C'est bien en cela qu'il s'agit justement de jeux humains et non d'une juxtaposition de conditionnements ou de dressages comme on le constate pour les animaux.
L'intérêt de notre classement subsiste tout de même comme une incitation à diversifier les coins pour offrir des apprentissages variés et une expérience d'ensemble équilibrée.
Les jeux symboliques ou d'imitation.
Les plus familiers sont: la cuisine, la petite maison, l'installation de nurserie ou de soins aux bébés, la chambre de poupées, les jeux avec les véhicules (trains et gare, garage et voitures), la maquette de la ferme avec les animaux, une épicerie (avec les accessoires pour vendre et acheter) les déguisements, les marionnettes.
Les actes que nous qualifions de symboliques sont très nombreux mais nous pouvons mettre en relief les plus décisifs dans la construction de l'enfant jeune: l'affirmation de l'identité sexuelle, la coopération, le repérage des rôles familiaux, le fait de se projeter dans l'action des adultes, la rencontre avec des métiers, les échanges sociaux et l'imitation. La coopération est également sollicitée dans ces jeux, avec, corrélativement l'obligation de dénouer les conflits.
A propos de l'identité sexuelle, il est nécessaire (et prudent) de rappeler quelques principes. Les installations sont diversifiées mais n'impliquent pas de restrictions dans leur accès ou leur usage. Les garçons et les filles de la classe y accèdent librement et y pratiquent les opérations et les gestes de leur choix, s'y attribuent et se partagent les rôles. Ils s'inspirent de leur vie familiale ou interprètent librement les supports proposés. Les activités domestiques usuelles (cuisiner, repasser, faire le ménage, bricoler, jardiner etc...) sont plus souvent partagées de nos jours qu'auparavant. Les enseignants n'interviennent pas dans un déroulement qui doit rester libre. Aucun forçage n'est attendu d'eux, ni dans un sens (séparer les rôles) ni dans l'autre.
Ces activités impliquent tous les domaines de la construction du langage (vocabulaire, syntaxe et récit, fonction expressive et échanges verbaux). Les émotions sont très présentes mais toujours médiatisées. Les capacités corporelles y sont sollicitées.
Les jeux de construction.
Ils sont très nombreux et les propositions des fabricants se multiplient. Citons les Lego, les Kapla, les Duplo, les Clipo, le Mécano. Ces jeux se présentent dans des boîtes qui sont rangées et on ne met que peu de matériel en même temps à la disposition des élèves.
Ceux-ci peuvent reproduire des modèles (il faut les protéger sous plastique) ou les utiliser en en inventions libres. Avec les élèves très jeunes (petite section) on privilégie les jeux présentant des pièces assez grosses.
Les démarches proposées sont le tri, l'empilement, l'emboîtement, l'équilibrage, la juxtaposition, la mise en ligne. Les efforts de saisie, la mise au point de la préhension manuelle sont sollicités.
Les activités de manipulation.
La manipulation porte sur des réalités telles que perles, graines, pâte à modeler, eau, sable. Des légumes secs comme haricots, pois chiches, semoule sont possibles.
Les opérations à effectuer sont nombreuses: transvaser, faire écouler à travers des tuyaux et entonnoirs, prélever avec des cuillères ou de petites louches, estimer la capacité d'un récipient; trouver la solution la plus adaptée pour y déverser le matériau, répartir... Les jeunes élèves doivent préalablement avoir été initiés à ces gestes avant de pouvoir agir de façon autonome.
On annexera au domaine de la manipulation les diverses propositions dites « sensorielles ». Le principe de base en est simple: l'élève éprouve par le toucher les variations de textures ou de température d'un petit nombre d'objets ou de fragments de matériaux: c'est dur, mou un peu dur; c'est froid ou non, cela râpe ou gratte ou c'est lisse... ces découvertes s'effectuent dans des activités dirigées. Elles évoluent peu à peu d'activités comparatives vers des jeux de reconnaissance (jeux de Kim). Un certain nombre de dispositifs peuvent être, après initiation, laissés à la disposition libre (matériaux non fragiles).
Les jeux de logique et de société.
Nous regroupons ici deux sortes de jeux qui ont chacun leur dominante. Les jeux dits de « logique »proposent de discriminer des formes, d'assembler des éléments selon des principes géométriques et numériques, d'établir des correspondances. Les puzzles, les tangrams, tous les jeux à base de nombre s'y rattachent. Les jeux de société font appel à l'apprentissage de règles codifiées et au partenariat. Leur apprentissage n'est pas spontané et n'y ont accès que les élèves initiés préalablement. Il en va de même pour les activités logico-mathématiques qui sont, en seconde place, réinvesties dans le coin- jeu.
L'atelier de bricolage.
On y pratique des activités toujours très simples de fabrication et de décoration d'objets tels que petites boîtes et rouleaux de carton récupérés. Les élèves ont accès à des matériaux ordinaires: papier, carton, colle ciseaux adaptés. Ils ont besoin d'être guidés par une proposition et même un modèle. Il faut prévoir la mise en attente des travaux non achevés. Ce type d'atelier n'est pas forcément permanent; Il peut être ouvert temporairement à partir d'une impulsion donnée dans des activités dirigées.
Les ateliers de dessin, de graphisme.
Ils se présentent ordinairement sous la forme d'un tableau mural avec accès aux craies (tableaux noirs) ou aux stylos (tableaux type Velleda) Il y en a toujours un ou deux derrière le lieu de regroupement collectif. Cette installation autorise des postures (debout) des gestes (traces de grandes dimensions) que le travail à la table ne permet pas . Sur ces surfaces deux élèves peuvent s'activer ensemble.
Le coin de lecture.
Appelé parfois bibliothèque ou coin de lecture, c'est une installation permanente dont le contenu se renouvelle. Il ne contient pas que des livres ou des albums issus de l'édition scolaire mais également toutes sortes de documents issus de l'expérience scolaire (sorties, voyages, photographies d'élèves en activité, événements internes au groupe etc...) Les photocopies de couvertures d'ouvrages aident les jeunes enfants à ranger. On peut disposer dans le coin des jeux ou exercices de lecture avec manipulation de lettres, reconnaissance de titres d'albums et d'illustrations photocopiées.
Le coin de l'informatique.
Il est rare que cette activité soit proposée avant la grande section. L'initiation à l'appareil doit être méticuleuse. Les supports d'activité sur ordinateur dédiés aux scolaires sont de plus en plus nombreux mais la logique commerciale l'emporte sur les préoccupations pédagogiques et éducatives. C'est pourquoi les enseignants ont intérêt à examiner soigneusement les propositions qui leur sont adressées. En classe l'accès à ce poste de travail n'est pas si libre qu'on l'imagine, il est filtré car les turbulences y ont, plus qu'ailleurs, de fâcheuses conséquences.
Suggestions pour le matériel et l'équipement de ces coins.
Nous fournissons ici, en vrac, toutes sortes d'indications utilisables pour équiper les coins et les renouveler. Ici encore nous n'avons pas cherché à être complets. Nos suggestions sont à prendre comme des détails utiles, comme des « trucs », en se souvenant que nos pages sont rédigées par des praticiens qui témoignent de ce qu'ils font.
Coin de cuisine: le mobilier qui simule cette pièce de la maison se présente à l'échelle de modèle réduit mais pas de miniature. Les dimensions des cuisinières, gazinières, micro-ondes, réfrigérateurs, placards et buffets sont inférieures aux équipements réels mais pas trop petits non plus. Penser aux rangements pour les dînettes, à l'évier, à l'égouttoir, aux torchons...
Dînette: couverts et instruments, ustensiles, accessoires pour préparer à manger. Ces objets ne sont pas fragiles et sans danger s'ils se brisent; les plastiques très solides sont recommandés. Leurs dimensions sont suffisantes pour que l'usage « joué » soit possible. Il faut remplir assiettes et casseroles.
Meubles de rangement: ils ne doivent pas être décoratifs, symboliques mais fonctionnels. On doit pouvoir ouvrir des portes et des tiroirs à l'aide de boutons ou de poignées.
Les poupées: différentes tailles sont souhaitées ainsi que des différences de sexe et de couleur. Il leur faut des vêtements mais pas trop compliqués et raffinés à mettre et à enlever. La table à langer, le lit la baignoire et le linge de toilette sont nécessaires. La chaise haute, la table à langer, le berceau et les accessoires de toilette sont prévus.
Coffret de déguisement: on y place des chaussures, des chapeaux et coiffures, des sacs, des foulards, des ceintures et des gants. Ces éléments peuvent, selon leur catégorie aller dans des boîtes séparées. Un miroir est à disposition. Des morceaux de tissu (carrés, rectangles et bandes de différentes tailles) sont un bon support pour improviser des déguisements. Des photos et illustrations sont disposées pour stimuler le désir de se déguiser.
Garages, voitures, camions, trains: ne pas oublier les véhicules spécialisés et de service: bus, taxis, ambulances, pompiers, médecins etc... Ils offrent matière à des mises en récit. Des tapis ou supports figurant l'espace routier sont intéressants.
La ferme: elle présente des bâtiments, des animaux, des éléments pour délimiter des enclos, des machines agricoles et des personnages.
Les marionnettes: des figures simples et solides sont à sélectionner. Elles doivent déjà être familières aux élèves et avoir été utilisées lors d'activités collectives. L'utilisation d'un castelet (petite boîte à spectacle) est intéressante, à condition que l'on ait aussi préalablement présenté son utilisation.
Épicerie, commerce: toutes sortes de boîtes représentant les produits et ingrédients y figurent. Des bouteilles en plastique, une balance, une caisse et des jetons figurant l'argent sont indispensables. Les sacs à provision, la caddie modèle réduit également. On peut se procurer une bonne variété de fruits et légumes imités en matière synthétique. Les jetons pour payer sont moins évocateurs que la monnaie factice.
Pâte à modeler: en plus de la pâte, on rassemble les ébauchoirs, les instruments pour couper, piquer, aplatir, ainsi que des moules. La nappe de protection est posée sur la surface de travail.
Les ateliers avec l'eau, le sable: ce sont des activités qui peuvent être salissantes tant pour les élèves que pour l'environnement; C'est pourquoi elles peuvent être pratiquées temporairement et bénéficier d'une surveillance pas forcément rapprochée mais tout de même suivie. Des bassines en plastique sont posées sur des nappes en plastique (pour éponger) ou sur le sol (carrelage). Si on dispose de tables à la bonne hauteur, c'est une installation commode. Un choix de contenants de formes et de capacités variables ainsi que des outils pour verser, transvaser, (entonnoirs, pelles, cuillères) permettent beaucoup de manipulations. Les fournisseurs de matériel scolaire proposent du mobilier conçu pour cette activité permettant d'encastrer les récipients.
Le coin des livres, l'atelier lecture: l'installation d'un nombre très restreint d'élèves (deux ou trois) se fait directement sur un tapis avec des coussins. Une petite table avec une ou deux chaises offre la possibilité de pratiquer sur ce lieu des jeux de lecture. Des présentoirs de livres et d'albums (avec photo de la couverture pour ranger) sont à la hauteur des élèves. Deux ou trois bacs peuvent enrichir la réserve et accueillir divers documents évoqués par nous dans la description des ateliers.
L'atelier d'écriture et de dessin: nous avons évoqué ci-dessus l'utilisation des tableaux au mur. Mais l'installation d'un espace plus complet pour l'écriture et le dessin est possible si on a assez de place. On y dispose alors une table et deux chaises, des papiers divers, de la craie, des feutres, de la craie grasse et des crayons de couleur.
Rendre ces installations vivantes et efficaces.
Les trois règles pédagogiques que l'on va présenter sont indispensables pour faire vivre ces installations et pour qu'elles produisent les résultats souhaités. Ces résultats étant de deux sortes: des apprentissages de type « savoir » ou « savoir-faire » et des acquisitions sociales.
Première règle: l'utilisation de ces lieux est fortement encadrée, régulée. On parle généralement, à propos des « coins », de liberté d'accès et de choix, d'activité spontanée. Ces formules ne sont pas exactes, même si les élèves ont davantage d'autonomie dans ce cadre que lors des activités dirigées par exemple.
Parmi les régulations indispensables qui font l'objet d'un apprentissage progressif:
les installations « jeux-ateliers » ne sont pas accessibles tout le temps: le déroulement de la vie scolaire en interdit l'accès en de nombreuses occasions (regroupements collectifs, ateliers concernant tout l'effectif, activités transportant le groupe entier hors de la classe etc...). Une telle restriction n'est pas évidente pour les enfants très jeunes et il faut du temps, de l'énergie et des répétitions pour l'imposer. Toutefois le fait d'intégrer ces contraintes dès le début de la scolarité est une construction décisive dans le « devenir élève »).
chaque lieu comporte des règles d'utilisation, un mode d'emploi si l'on préfère. En clair, chaque coin offre des possibilités et des interdictions. Certaines sont éventuellement communes à plusieurs installations voire à toutes (on ne sort pas un objet pour aller le mettre ailleurs). Ces règles sont apprises, mémorisées et dès que possible codifiées pour être rendues visibles (affichage sur chacun des lieux). Parmi celles-ci, le nombre d'élèves que peut accueillir chaque coin est une prescription sans contournement. Diverses techniques aident à la mise en œuvre de cette règle: étiquettes disponibles que les enfants peuvent porter; quand il n'y a plus de tickets d'entrée, personne d'autre n'est admis. Des règles concernant la possibilité de parler ou l'obligation de silence sont posées: on ne parle jamais dans le coin de lecture. On ne change pas de lieu, on est engagé par son choix. Cet apprentissage est difficile, très difficile pour les tout petits et il faut le conduire avec une fermeté patiente. Le changement de lieu doit être autorisé (le plus souvent sans contrevenir aux contraintes d'occupation du nouveau site demandé). Certains coins peuvent temporairement ne pas être ouverts, interdits d'accès. On explique les motifs de cette restriction en grand groupe, on pose un panneau d'interdiction sur le lieu concerné.
Il n'y a pas de loi sans sanction: les élèves peuvent être retirés d'un atelier, interdit d'accès dans un autre. Ces mesures sont toujours reliées à une présentation antérieure de la sanction qui la justifie autant que possible (bruit, vandalisme et destruction, transgressions diverses...). Les règles d'usage de ces équipements intègrent, de manière progressive, les rangements. Ceux-ci requièrent une grande participation de l'adulte en petite section, mais avec le temps, les élèves y prennent une part essentielle. Les rangements sont facilités par des dispositions matérielles et des signalétiques (symboles sur des boîtes ou des étagères ou des bacs à ranger).
Seconde règle: l'activité qui s'y déroule est reliée aux autres activités de la classe.
Pour que les élèves soient attirés et inspirés par ces installations, on ne peut pas s'appuyer sur le charme des objets qui s'y trouvent; L'enseignant doit s'appliquer à attirer l'attention des élèves sur ces coins et la renouveler.
La démarche la plus simple et la plus efficace part de l'activité collective. On y développe un certain nombre de sujets, on s'y livre à des actions qui mettent en scène des installations et des objets situés dans ces ateliers. Un exemple: pendant les temps de rassemblement et de langage, les marionnettes et leur castelet seront apportés sur le regroupement et l'enseignant les mettra en action. Lorsqu'ils accèderont à ce coin, certains élèves auront davantage d'idées pour s'emparer des marionnettes et auront tendance à imiter, à se remémorer ce qu'ils ont vu. De même en déposant au coin des livres les albums présentés collectivement on déclenche l'envie d'y revenir.
La recherche méthodique d'activités collectives susceptibles d'être réinvesties dans les coins pourrait faire partie de la préparation de l'enseignant.
Troisième règle: l'installation ne demeure pas inerte ou fixe.
On dit aussi que les coins ont besoin de renouvellement. Ce qui signifie aussi bien le remplacement d'une installation par une autre, que son maintien avec des changements.
A l'opposé d'une idée reçue, aucune réussite pédagogique n 'oblige à conserver une installation toute l'année scolaire. Il en faut quelques unes au départ, mais d'autres peuvent être implantées par la suite, en lien avec d'une part une maturité plus grande des élèves, d'autre part l'exploitation de thèmes issus des programmes.
Une installation, qui après avoir connu le succès, se trouve délaissée, sera supprimée si on manque d'idées pour la relancer.
La durée de vie de ces coins est variable. Certains ont vocation à être permanents toute l'année scolaire: c'est le cas du coin lecture. D'autres peuvent être temporaires, par exemple s'ils accompagnent un travail de type scientifique ou « découverte » du monde, ce sera le cas pour un atelier où on manipule des liquides, où on expérimente la conservation ou la modification des quantités.
Vous trouverez tous les mois dans cette boîte un texte ou dessin qui sera notre "billet d'humeur".
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