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Les affichages dans la classe


 


 


 

L'idée vient spontanément de rattacher les affichages au thème plus général de l'aménagement de la classe. On se rend cependant compte que l'affichage invite à des réflexions pédagogiques à partir du moment où on le prend au sérieux et en se demandant quelle est son utilité.

Ce n'est offenser personne que de rappeler la diversité et la très grande hétérogénéité des pratiques à ce sujet. Il n'existe pas, c'est vrai, de classes d'école primaire sans affichages, mais celui-ci peut prendre un aspect minimaliste et stéréotypé ou, au contraire, atteindre la dimension d'un outil éducatif, participant aussi bien à la culture des élèves qu'à la conduite de classe.

Notre chapitre vise à faire découvrir les enjeux d'un affichage construit et renouvelé en fonction de certains objectifs que nous préciserons.

Nous commencerons par exposer quelques principes généraux qui aideront l'enseignant à dépasser une pratique trop rituelle, desséchée ou inerte; puis nous nous exercerons à clarifier les contenus de ce domaine en distinguant de grandes catégories d'affichages. Enfin nous indiquerons quelques suggestions plutôt matérielles et techniques et nous évoquerons l'implication possible des élèves.


 


 

Des principes généraux pour activer les affichages.


 

Par activation nous entendons induire une pratique volontaire, liée à des buts qui s'opposeraient à un état inerte dont tout le monde se désintéresse et qui ne fournit finalement qu'un mauvais décor.

Nous allons présenter quatre principes qui nous semblent constituer une sorte de charte de l'affichage scolaire utile.


 

1/ Tout affichage exprime, de la part de l'enseignant, un projet d'apprentissage. Il est lié à un contenu à apprendre, à retenir. Nous mettons de côté ici les affichages à caractère règlementaire, non destinés aux élèves, dont nous reparlerons plus loin .Ce premier principe concerne l'utilité pour les élèves. L'apprentissage auquel un affichage renvoie peut être de l'ordre d'une matière (l'orthographe, les sciences) mais aussi bien viser l'éducation générale (un règlement).


 

2/ L'affichage apparaît comme un temps, une étape de l'activité. Cet aspect demande à être concrétisé car il n'est pas évident; Disons qu'un affichage n'apparait pas spontanément sur un mur. Il est placé pour soutenir une étape de travail. Le plus fréquemment il aide à fixer des contenus abordés au cours d'une leçon. C'est le cas pour une frise qui rappelle les étapes observées en classe du développement d'une plante depuis la graine jusqu'à la fleur. Une séance de géographie sur le relief des montagnes peut être suivie de la présentation affichée de quelques photographies.

Il peut aussi apparaître juste avant son exploitation, ou entre la découverte d'une notion, d'un contenu et sa reprise, sa « réutilisation ». C'est le cas en lecture au CP avec de petits tableaux qui présentent des correspondances entre les sons et les unités écrites et mentionnent des mots de référence. Un affichage à caractère éducatif vient fixer de façon formelle et officielle les résultats d'un débat sur les règles de vie dans la classe. Quelle place mon affiche occupe-t-elle dans le processus de travail? Pourquoi ai-je intérêt à la placer maintenant? Pourquoi pas avant? Pourquoi pas plus tard? Telles sont les questions qui correspondent à l'aspect que nous évoquons.


 

3/ Tout affichage est limité dans la durée. Il faut bannir les affiches « fossiles » qui non seulement stagnent au même endroit toute l'année scolaire mais parfois plusieurs années. Le principe de limite est inhérent à ce qui a été développé dans le paragraphe précédent: si un affichage trouve sa pleine utilité à une étape de travail, cela sous-entend que cette utilité décroit puis disparaît ensuite.(Quitte à ré-apparaitre éventuellement si on en a besoin plus tard).

Jeter un œil circulaire autour de sa classe deux fois par mois pour mesurer l'actualité ou le caractère périmé de certains affichages est une réaction saine. Si la présence d'un affichage découle directement de l'activité d'apprentissage, la salle de classe devrait-elle être absolument nue le jour de la rentrée de septembre? Oui et non. Oui parce qu'aucun support didactique ou mémoriel ne doit en principe être installé. Non, si on se place du point de vue de la qualité de l'accueil qui nous suggère de rendre le cadre agréable. On peut donc, de manière logique, recevoir les élèves dans une classe où les murs montrent, en petit nombre, des reproductions d'œuvres d'art, des photographies dont la valeur esthétique est indiscutable. Ces quelques appels de couleur sur les murs sont suffisants pour éviter le sentiment de vide et l'impression de froideur. Ces éléments seront ensuite déposés un par un pour faire place aux affichages fonctionnels estimés utiles pour l'enseignant.


 

Les principales catégories (ou fonctions) de l'affichage.


 

Les documents susceptibles d'apparaitre sur les murs d'une classe sont très divers. Nous tentons cependant un classement permettant de les regrouper selon quelques catégories.


 

1/ Les affichages règlementaires: ils fournissent des indications sur le caractère règlementaire du travail de l'enseignant. C'est le cas pour l'emploi du temps, quotidien ou hebdomadaire. On rattache à cette catégorie les tableaux décrivant les progressions et les programmations, la liste des élèves avec certaines indications telles que l'adresse, un numéro d'appel pour prévenir les parents, les dates de naissance. L'enseignant peut afficher aussi, près de son bureau, le calendrier de ses réunions avec les dates des sorties et voyages, la liste des partenaires de travail, collaborateurs occasionnels, intervenants.

Le terme règlementaire demande des précisions: est règlementaire ce que la hiérarchie administrative exige, et cela peut varier d'une situation à une autre. On peut aussi, dans une équipe se mettre d'accord sur l'affichage dans toutes les classes de certains documents tels que liste d'adresses, numéros téléphoniques utiles etc...


 

2/ Les affichages à vocation esthétique ou décorative.

C'est une tradition toujours admise: la salle de classe doit, autant que possible, être belle. Elle sera ainsi plus accueillante. Un autre objectif conforte les affichages esthétiques, éducatif celui-là: dans le cadre de la formation artistique des élèves, la présentation de reproductions d'œuvres, de photographies (sculpture, architecture, œuvres en volume de façon générale), mais aussi des photos d'artistes réputés dans cette technique (grands photographes classiques), apporte un soutien aux démarches créatives.

Ces documents se trouvent bien sûr en petit nombre et il faut éviter la surcharge qui finit par dévaluer les meilleures œuvres. La présentation en est soigneuse, le renouvellement est fréquent; on peut conseiller de les changer au moins une fois par trimestre. Ils sont placés à la bonne hauteur (ni trop haut, ni trop bas) et ne sont pas d'un format trop petit.


 

3/ Les affichages d'outils et de références pour les apprentissages.

De petits panneaux présentent des listes, des tableaux en rapport avec la lecture (sons, lettres, correspondances oral/écrit, syllabes...)ou l'écriture (modes graphiques) ou l'orthographe ainsi que les mathématiques. Dans cette catégorie figurent aussi des tableaux décrivant le temps qu'il fait, présentant le calendrier mis à jour, des frises historiques ou scientifiques etc... Il s'agit de placer sous le regard des indications dont on veut souligner l'importance au moins passagère et que l'on utilisera de manière opportuniste pendant un certain temps. Certains de ces panneaux, dont on peut avoir besoin occasionnellement sont accrochés et décrochés selon les circonstances.


 

4/ La présentation murale des travaux d'élèves.

Les travaux de petite dimension dans le domaine du dessin et du graphisme, de la couleur, aboutissant à des œuvres « à plat » sont mis en valeur sur les murs de la classe. Ils y ont leur place à condition de ne pas être envahissants et de ne pas, non plus, stagner trop longtemps. Si la production est abondante il n'est pas choquant de procéder par alternance, un tiers ou la moitié des élèves sont exposés, les autres attendent leur tour. Il faut savoir se limiter pour ne pas créer une impression d'encombrement, de fouillis. Nous n'oublions pas que nous sommes dans des objectifs artistiques; la mise en valeur prime sur la volonté de tout mettre.


 

5/Affichages liés à l'éducation scolaire.

La mise en place puis la mise à l'épreuve des règles de la vie sociale et des conditions de travail aboutit à un certain nombre de documents écrits. Il s'agira du règlement de vie de classe, des chartes d'utilisation de certains « coins » et équipements, de l'ordre du jour du « conseil » et de son compte-rendu, du protocole de travail en équipe, etc...

L'affichage de ces documents a une valeur aussi bien fonctionnelle (on s'y reporte à chaque occasion nécessaire) que symbolique (ce sont les lois ou « constitutions » du groupe-classe).


 


 

Aspects matériels et techniques de l'apprentissage.


 

Il existe un très grand nombre d'astuces, de moyens de fixation, pour afficher sur les murs. On ne les énumère pas ici. Par contre nous souhaitons prévenir certains inconvénients, indiquer des solutions auxquelles on ne pense pas et évoquer la participation des élèves aux affichages.


 

Des dangers à éviter: l'affichage trop spontané aboutit à la dégradation des murs. Surtout quand on fait appel à des moyens perforants: punaises, agrafes, clous, ou encore à des outils de fixation par collage (adhésifs). Étant donné que nous préconisons le renouvellement fréquent des affichages, il en découle que nous voulons éviter, en tous cas réduire, ces usages. Pour aller dans ce sens il faut s'imposer de ne pas afficher directement sur les murs mais sur des supports ou panneaux amovibles et s'accrochant à un petit nombre de points fixes (crochets fixés sur des chevilles adaptées aux matériaux des murs et des cloisons, tiges descendantes telles que celles en usage dans les expositions de peinture).

Les supports et panneaux peuvent être constitués de matériaux divers mais toujours assez légers pour être posés et déposés sans efforts (plaques de liège ou de matériaux synthétiques).


 

Des solutions à essayer: le support mural est très vite saturé d'une part, et, d'autre part, on peut n'avoir besoin de présenter un document que pour une durée brève de lecture et observation. Les présentations de type « chevalet » sont alors très commodes. Le traditionnel chevalet de peintre peut s'acquérir à très bon marché dans des bois non nobles. Il se replie vite, se règle en hauteur et reçoit facilement des panneaux de tailles variées, éventuellement supérieures à un mètre.


 

La participation des élèves aux affichages: c'est bien sûr à envisager en tenant compte de l'âge et des aptitudes manuelles de ceux-ci. Déjà apprendre à afficher « droit » en respectant les verticales et les horizontales constitue un apprentissage. Ensuite les élèves peuvent préparer de petits panneaux qui juxtaposent plusieurs documents (à partir du CE1). Fixer des documents sur un support et les déposer sera plus ou moins facile compte tenu des outils de fixation. Ce sera à la portée de tous avec des pâtes collantes mais réservé aux plus grands avec des objets piquants.

La réalisation de panneaux esthétiques se rapproche des objectifs de l'enseignement artistique. La fabrication de cadrages colorés, de petites frises ornées, de bordures peintes à la gouache est envisageable.


Date de création : 23/09/2012 @ 15:39
Dernière modification : 01/05/2015 @ 16:57
Catégorie : ACTIVITES - Guide pratique du professeur des écoles
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