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La Liaison Ecoles Collège


 


 

 

 

Cette pratique recommandée depuis longtemps par des directives officielles présente, de l’avis général, un bilan modeste. Alors que la totalité des partenaires l’estime utile, voire indispensable sur le principe, les résultats sont estimés décevants. Ils sont inégaux d’un secteur à un autre, variables en fonction des thèmes abordés et on souligne presque toujours des difficultés d’organisation. Celles-ci sont imputées aussi bien à des préparations insuffisantes qu’à une volonté trop faible de conduire l’action et même encore à des difficultés statutaires (réelles ou emblématiques) entre les enseignants des deux niveaux.

Les propositions qui sont avancées dans cette fiche n’envisagent pas de régler les difficultés que l’on vient juste de mentionner. On va se limiter à contribuer à une description assez précise des contenus possibles de cette liaison.

Pour y parvenir un inventaire des actions qui paraissent avoir une utilité va être dressé. Pour chacune d’elle on expliquera les contenus principaux sans passer sous silence les difficultés qui ont été signalées par les participants au groupe d’analyse de pratiques des directeurs de l’AAPIE.

L’ordre dans lequel les actions sont présentées est arbitraire et ne renvoie à aucune notion de priorité. Les priorités se trouvent déterminées soit par des décisions nationales, académiques ou départementales, soit par un accord mutuel local.


 

1/Activités éducatives communes aux élèves de CM2 et du collège (6ème le plus souvent).

Les élèves des deux niveaux sont rassemblés pour une durée d’une 1/2journée ou d’une journée dans une activité commune. Les exemples de projets le plus souvent pratiqués sont les suivants.

  • Activités sportives : sports collectifs, cross, athlétisme, course d’orientation.

  • Activités culturelles et artistiques : musique, chorale, arts plastiques, préparations d’expositions.

  • Projets plus longs et étroitement liés à des apprentissages disciplinaires : les rallyes lecture peuvent se dérouler sur plusieurs mois voire une année scolaire complète. Sur le même mode des échanges scientifiques peuvent être envisagés. Ce type de démarche est facilité par l’outil informatique et l’internet. Il implique des affinités pédagogiques entre les enseignants. Notons aussi que de tels projets ne soulèvent jamais l’objection de « perte de temps » car les activités pratiquées sont toujours productives au regard des objectifs d’apprentissage.


 

2/Organisation des visites d’élèves du CM2 au collège.

Le but est ici d’obtenir une première expérience des élèves concernant la vie scolaire au collège. Cela développe l’anticipation et réduit les effets de surprise qui peuvent être, pour certains, dérangeants.

La durée de la visite doit être d’une journée scolaire complète, incluant le repas du midi au collège.

Les activités se répartissent autour des possibilités suivantes qui sont cumulables :

  • Des contacts avec les personnels enseignants, administratifs et éducatifs du collège.

  • Des activités partagées avec les collégiens.

  • Le repérage des lieux, des locaux, des équipements.

  • Un temps scolaire vécu en commun avec des élèves de 6ème : un cours dans une discipline donnée pourvu que la séance soit prévue de façon à être accessible à tous.

On signale que ces visites peuvent aller de la plus grande réussite jusqu’à l’échec avéré. Ce qui amène à identifier les facteurs déterminants pour la réussite :

  • Prévoir des activités intéressantes et accessibles aux élèves du primaire.

  • Construire un emploi du temps équilibré et varié pour l’ensemble de la journée scolaire.

  • Obtenir un encadrement suffisant et permanent.

  • Cette activité gagne en sérieux si, dans la classe de CM2, on l’a anticipée et préparée en impliquant les élèves et si, à la suite,, on l’exploite par des comptes-rendus, des affichages, des informations à destination des familles et toutes initiatives assumées par les élèves et qui s’inscrivent dans un véritable travail d’apprentissage.


 

Les exemples d’échec sont à prendre au sérieux surtout quand ils ne se limitent pas à un simple phénomène d’ennui. On a évoqué le cas de fugues et d’agressions ainsi que des débordements provoqués par des élèves déjà connus pour leur tendance à l’agitation. Un encadrement solide se comprend encore mieux dans ce cas. Les directeurs du groupe insistent sur la nécessité de présenter aux élèves cette activité de façon sérieuse et même avec une certaine solennité symbolique afin qu’il ne soit pas envisagée comme une sortie ludique voire une occasion de chahut.


 


 


 

3/Des formations communes entre professeurs des écoles et des collèges.

Elles ne peuvent être organisées par accord réciproque car elles dépendent des décisions hiérarchiques. Il est tout de même logique de se demander quels pourraient en être les thèmes prioritaires. Nous avons privilégié ceux qui suivent :

  • L’évaluation des élèves : techniques et objectifs.

  • L’aide aux élèves en difficulté : méthode et suivi entre l’école élémentaire et le collège.

  • La coordination dans les programmes, notamment sur les contenus considérés comme « en cours d’acquisition » entre CM2 et 6ème.

Cette liste est très ouverte et, peuvent y figurer naturellement tous les sujets, très nombreux, d’intérêt commun. Cependant, le cadre d’un stage de formation, même d’une durée modeste, permet d’aborder, avec un peu de sérieux, des sujets qui ne pourraient qu’être effleurés lors de rencontres annuelles beaucoup trop brèves.


 


 

4/Les visites réciproques d’enseignants dans les établissements, écoles et classes.

Elles ont pour but d’une part de resserrer les liens entre les personnes mais surtout de mieux faire connaître, par une sensibilisation directe, ce qui se passe concrètement de « l’autre côté ».Une demi-journée passée à suivre en continu la journée scolaire d’un élève constitue certainement pour de nombreux enseignants de l’élémentaire ou du collège une expérience qui concrétiserait l’idée (souvent approximative) que l’on se fait à propos de ce qui se déroule « chez les autres ». Cette expérience est propre à faciliter d’une part, pour l’enseignant du primaire une préparation au collège, un accueil et une certaine progressivité, une « transitionnalité » à la rentrée.


 

5/Réflexion sur les programmes et les continuités dans les programmes.

Ce thème a été présenté dans le point n°3 comme nécessitant du temps et donc comme pertinent pour les stages. Toutefois, pour des concertations brèves, il peut être retenu, à condition qu’on se fixe des objectifs extrêmement limités. On ne s’attachera pas aux « mathématiques » ou au « français en général » mais à des parties précises de ces matières concernant par exemple les opérations ou certains points de grammaire et de conjugaison.

C’est le moment de rappeler que la connaissance réciproque des programmes est très faible et souvent inexistante. Faut-il disposer de beaucoup de temps pour se mettre à jour à ce sujet ?


 

6/Coordination sur l’enseignement des langues.

Elle est souhaitable sur deux aspects. D’abord l’évaluation qui doit être généralisée et aussi précise que possible. Ensuite, les méthodes pédagogiques. Ils seraient fructueux que les enseignants des deux niveaux procèdent à des échanges sur les situations, les exercices, les supports écrits éventuels qu’ils utilisent le plus souvent. Il peut y avoir assez souvent des distorsions sur ce plan entre le primaire et le collège. Se pose également la fameuse question ; « lorsque l’élève débute sa 6ème est-ce-que l’on repart à zéro ou peut-on admettre de reprendre les apprentissages là où ils sont rendus ? » Nous avons constaté la difficulté à ce sujet. En effet, il existe de fait une grande hétérogénéité dans les acquis des élèves selon leur origine (l’école qu’ils ont fréquentée). Raison de plus pour aborder avec sincérité cette question. Cela permettrait d’avancer dans la définition du « minimum requis ».

La nécessité de remplir avec précision la grille d’évaluation du niveau des élèves à la sortie de l’école élémentaire a été soulignée dans le groupe de travail. C’est un point à aborder dans une coordination école/collège.


 

7/Méthode de travail et outils des élèves.

Les élèves qui entrent au collège peuvent être déstabilisés par des changements qui touchent, soit aux supports qu’ils utilisent tous les jours, soit à la façon d’effectuer certaines tâches individuelles, en classe ou à la maison.

L’échange sur les pratiques entre les enseignants des deux niveaux pourrait aboutir au moins à cette prise de conscience et peut-être à la décision de maintenir certaines continuités. Nous avons pensé à l’utilisation des cahiers et des classeurs, au cahier de texte, au cartable, mais aussi à la familiarisation des exercices tels que la recherche de documents, la pratique du résumé ou de l’exposé, l’usage de la BCD puis du CDI.

Le travail dit « à la maison » a retenu notre attention. Il me semble absolument nécessaire de bien doser la quantité (d’ailleurs progressive au cours de l’année) exigible au CM2, afin d’éviter une dénivellation inquiétante avec le collège. Les enseignants gagneraient aussi à échanger sur la nature du travail à proposer le soir. Il existe des tâches à éviter : celles qui dépassent le degré d’autonomie et celles qui requièrent la participation des parents.

Trois règles peuvent permettre de définir convenablement ce travail à la maison. La règle de la quantité (durée à ne pas dépasser et dans chaque tâche et pour la totalité), la règle de la progressivité (on commence par des objectifs modestes mais à respecter), et la règle d’autonomie (les élèves font à la maison ce qu’ils sont capables de faire seuls) permettent de guider une pratique pédagogique raisonnable.


 

8/ Décrire des élèves présentant des retards importants :

On ne peut pas présenter toutes les situations impliquant un retard car un nombre élevé d’élèves seraient dans ce cas pour des lacunes partielles de petite ou moyenne gravité. Il est question ici de bien informer le collège sur un petit nombre d’élèves qui vont entrer en 6ème mais qui se trouvent dans une appréciation « limite » (par rapport à un maintien en cycle 3 ou à une autre orientation). On sait très bien qu’un certain nombre d’élèves ne sont pas en mesure de suivre en 6ème mais compte tenu des pressions exercées sur l’école pour qu’elle ne fasse pas redoubler et qu’elle réoriente peu, la seule issue est de pratiquer une déclaration objective de leur niveau.

Voici un schéma qui essaie de fournir toutes les données importantes :

  • Cursus de l’élève en primaire : a-t-il été normal ou allongé ? si oui, à quel moment ?

  • Nature du retard : homogène ou hétérogène ? Dans le second cas, indiquer les domaines de carence.

  • Initiatives prises à l’école élémentaire pour l’aider : bilans, interventions du RASED, contacts avec les parents, Projet Pédagogique Individualisé (PPI), mesures de soutien diverses etc…

  • Aides, consultations, suivis effectués à l’extérieur de l’école : orthophonie, aide psychologique, centre du langage, IMP…

  • Signalement des difficultés associées à ces retards et repérées par l’école : troubles de la relation, de la sociabilité, conduites de transgression, » délinquance scolaire », mais aussi repli sur soi, isolement etc…

  • Indiquer l’attitude de la famille devant cette réalité signalée par l’école : écoute et collaboration ? déni ? refus ? menaces ?


 

9/ Évoquer les cas de difficultés liées au comportement (vie scolaire)

A la différence du point 9, il est ici question d’élèves dont les apprentissages sont normaux ou presque, voire très satisfaisants, mais dont l’attitude peut créer un dérangement dans la classe ou l’école.

On évoquera les manifestations qui correspondent à ce dérangement et les mesure prises pour l’atténuer : surveillance spécifique, sanctions, mises au point intra-scolaire ou avec la famille…

On mentionnera bien entendu la manière dont la famille réagit.


 

10/ Les élèves handicapée ou malades.

Si ces élèves ont fait l’objet d’un encadrement administratif (rédaction d’un projet d’accueil), on le mentionne et on fournit une copie à l’établissement d’accueil. Ceci est le traitement formel du cas.

Ce qui va être intéressant c’est d’apporter un témoignage sur la manière dont on a pu (ou pas) résoudre toutes sortes de problèmes (matériels techniques, humains, d’équipe…). Les aides techniques et instrumentales doivent être décrites ainsi que les missions confiées aux auxiliaires d’intégration. L’enseignant pourra utilement apporter des témoignages sur les capacités et les limites actuelles de l’élève de façon à ce que le projet d’accueil au collège soit réaliste.


 


 

11/ Les familles qui ont des relations difficiles avec l’école : que faire ?

On souhaiterait ne pas se montrer discriminant sur ce problème et observer une certaine prudence ainsi que de la discrétion. Toutefois dans un certain nombre de cas, notamment quand les éléments conflictuels sont à la fois anciens, permanents et déstabilisateurs, il semble utile de prévenir nos collègues du collège de ce qui ne manquera pas de leur arriver. Certes on les laissera libres de leurs réactions, mais un minimum de vérité s’impose à ce sujet.


 


 


Date de création : 01/03/2011 @ 15:15
Catégorie : ACTIVITES - Directeurs
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