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Élèves surdoués ou précoces

petit guide à l'intention des enseignants

 

 

Une situation nouvelle : l'intervention des parents :

Il y a toujours dans les classes, quelques élèves à se faire remarquer des enseignants par leur aptitude au dessus de la moyenne. L'école se contentait d'enregistrer le constat et de trouver les arrangements qui s'imposaient : on « sautait » une classe ou on recevait des consignes plus exigeantes. Les familles apprenaient des enseignants que leur enfant était très bon élève et se contentaient de ce que proposait l'école pour en tenir compte.

 

Ce qui est nouveau et de plus en plus fréquent c'est l'intervention de parents dans le but de faire valoir un don particulier, appelons le sur-don, que l'école n'aurait pas aperçu et qu'il serait urgent de lui signaler pour qu'elle s'adapte bien aux besoins particuliers de cet enfant.

Ajoutons à cela une autre nouveauté : à partir de quelques cas particuliers s'est développée une sorte de théorie qui associe certaines inadaptations de vie scolaire ou d'apprentissage à un sur-don présumé. Si tel enfant s'ennuie, se place dans le refus, c'est qu'on lui propose en classe des contenus ou des méthodes qui ne correspondent pas à ses capacités. Cela peut devenir systématique : rebelle aux exigences scolaires, ne serait-il pas surdoué ?

Si une telle théorie spontanée venait à se répandre, elle pourrait aboutir à ce qu'on ne puisse même plus signaler les inadaptations véritables qui sont tout de même les plus nombreuses.

 

Toute aisance d'un élève n'est pas forcément le fait d'un surdoué

On passera sûrement pour incorrect en posant que dans un contexte général qui n'est pas à la hausse du niveau, des élèves ordinairement bons, apparaîtront par contraste comme nettement au dessus de la moyenne.

La notation, les marques évaluatives en général suivent des courbes qui se déforment en fonction du niveau général?. Cela aboutit forcément à créditer de simples bons élèves de résultats très élevés. La saturation des notes hautes est un fait assez connu ; corrélatif d'ailleurs du fait de tirer dans la zone moyenne des travaux faibles (pour ne pas « stigmatiser » comme on dit). Par ce mécanisme nous sommes en mesure aussi bien de supprimer du « mauvais élève » que de produire du « surdoué.

 

 

Le sur-don peut-être, en partie au moins, produit artificiellement par la famille à des fins de projet scolaire.

Des enfants qui ne sont pas nécessairement au départ possesseur d'aptitudes exceptionnelles, se trouvent stimulés précocement dans le but avoué de leur donner de l'avance. Cela peut aller pour certains parents jusqu'à anticiper certains apprentissages. Certains enfants se présentent en « parlant très bien » ou en connaissant « plein de choses ». Il arrive qu'ils ne possèdent pas pour autant les qualités traditionnelles du bon élève : respect des procédures, persévérance et effort, acceptation des remarques et critiques, goût du travail achevé et bien présenté, etc … Ils tendent à se comporter à l'école comme on leur a donné l'habitude à la maison : à égalité avec les adultes. Ce ne sont pas d'authentiques surdoués. Ils sont pour donner une image « dopés » par la famille.

 

 

Le surdoué peut ne l'être que partiellement si l'on considère l'ensemble des objectifs éducatifs de l'école primaire.

L'école primaire, du fait qu'elle accueille des enfants de deux à onze ans, ne peut pas se limiter à obtenir des résultats sur le plan intellectuel et culturel. Les enfants jeunes y apprennent autre chose que des contenus. Notamment des méthodes de travail, des règles de vie sociale et des codes pour établir des relations avec les autres.

Les professeurs des écoles ont tous l'expérience d'élèves manifestant une dysharmonie à ce sujet : très efficaces dans les travaux mais pas sûrs d'eux même dans la relation quand ce n'est pas franchement immatures.

Les remarques qui précèdent débouchent logiquement sur une liste de précautions à prendre par l'enseignant dans sa rencontre avec les parents concernés.

  • Dans tous les cas, y compris le plus favorable d'élève nettement surdoué, il est nécessaire de relativiser. Car il y a toujours des raisons pour tempérer.

  • On insiste toujours sur la nécessité d'évaluer, de mesurer pour aller au delà des impressions premières. Il faut confirmer, croiser des données ainsi que des regards différents.

  • L'école est soucieuse de l'ensemble du développement d'un enfant. Cela ne la conduit jamais à freiner le cursus, mais surtout à mettre en évidence des déséquilibres.

  • Il ne faut jamais poser à priori l'équivalence entre « inadaptation » et don exceptionnel. C'est toujours à vérifier. La majorité des inadaptations concernent des élèves qui n'ont pas de dons exceptionnels, qui peuvent avoir des capacités ordinaires.

  • Dans tous les cas, l'enseignant rappelle que la réglementation officielle prévoit des aménagements dans le cursus scolaire. Elle ne s'oppose nullement par principe à un raccourcissement de celui-ci. Cependant l'administration scolaire et les enseignants encadrent leur décision par des évaluations, des confrontations. Il s'agit de décision faisant suite à un travail et non des réponses immédiates et spontanées.

     


Date de création : 09/03/2010 @ 15:24
Dernière modification : 01/05/2015 @ 18:05
Catégorie : ACTIVITES - Guide pratique du professeur des écoles
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